Diola (peuple)
Article connexe : .Les Diolas (ou Jolas selon une nouvelle orthographe) se trouvent sur un territoire qui s'étend sur la Gambie, la Casamance et la Guinée-Bissau dont l'histoire est marquée par l'héritage des empires coloniaux britannique, français et portugais auquel il faut ajouter le rayonnement des vénitiens qui sont les premiers occidentaux à avoir abordé cette région en 1456. De nombreux Diolas ont immigré notamment autour de Dakar. L'identité des Diolas est caractérisée par l'usage de la langue Diola. CultureLa culture diola est caractérisée par le respect sacré des valeurs ancestrales. Leur sens aigu de la liberté et leur besoin de référence par rapport à leur identité ont été les racines de leur évolution historique propre. Ils ont refusé toute domination étrangère et toute collaboration avec les esclavagistes dès la première heure. Leurs chefs ont estimé qu'une personne ne peut être ni vendue ni être arrachée aux siens au nom de la force ou pour des raisons commerciales. Ils se sont opposés au recrutement forcé par la France de jeunes pour les guerres mondiales (1914-1918 et Seconde Guerre mondiale). La scolarisation a rapidement évolué de quelques unités pour mille en 1942 à pratiquement 100% dans les années 1980. Le français est d'usage quotidien en Casamance et chez les jeunes il alterne librement avec le diola. Cette Alphabétisation n'a produit aucun élan enthousiaste et à grande échelle vers la transcription écrite du diola. Les diolas qui semblent originaires du sud-ouest de l' Afrique suite à un long mouvemement migratoire vers le nord et vers l'ouest sont très apparentés aux Manjaks, Mancagnes, Balantes et aux Baynunks avec qui ils partagent les mêmes territoires. Pour ces peuples l'esprit et l'ordre sont d'essence cosmique : Atemit sembe (Dieu est force et puissance). Le diola est remarquablement respectueux de principes inscrits dans sa vie religieuse, dans sa conduite, dans son histoire, dans la nature. L'homme s'abandonne à la justice divine, ce qui explique le refus de la domination de l'homme par son semblable. Les conflits entre les diolas et les pouvoirs administratifs du Sénégal depuis l'indépendance sont l'expression du droit à la différence, à la liberté culturelle et à l'identité. L'histoire comparée des Diolas en Gambie, en Casamance et en Guinée Bissau reflète des différences de comportement significatives. En Gambie, l'Angleterre a pu éviter par le respect des traditions et des coutumes, les conflits vécus par les Portugais et surtout par les Français en Casamance. Les contacts des Portugais avec la Guinée et la Casamance ont débouché sur de nombreux conflits et une guerre de libération dont l'aboutissement a été l'indépendance de la Guinée Bissau. Les Diolas, les Manjaks, les Mankagns, les Balants et les Cap-Verdiens n'ont jamais cessé de servir de trait d'union entre la Gambie, la Casamance et les Iles du Cap-Vert. Le créole portugais est la passerelle culturelle entre ces groupes. En Guinée Bissau, les Diolas, les Manjaks, les Balants et les Pepels constituent les groupes les plus typiques. En Gambie, un dialecte, l'aku, dérivé de l'anglais, constitue un facteur d'unité entre les ethnies. La Casamance apparaît comme un trait d'union entre la Gambie et la Guinée, où les Diolas, les Mandings, les Manjaks, les Mankagns et les Balants jouent un rôle prédominant. Ce lien est apparu de façon évidente dans les luttes pour l'indépendance de la Guinée et des Iles du Cap-Vert et par les changements de régime en Gambie qui ont secoué la Casamance. Chaque conflit a provoqué des mouvements de réfugiés au-delà des frontières politiques à l'intérieur de cette entité culturelle. Si la Gambie est à dominante musulmane, la Casamance et la Guinée sont à dominante catholique et de religion traditionnelle. La lutte traditionnelle diola est une lutte sans frappe. Les lutteurs combattent entre village par tranche d’âge. Elle est pratiqué par les garçons entre 7 et 30 ans dans certains villages de la Casamance : région d’Oussouye et du Cap Skirring. Les combats ont lieu à la fin de la saison de la culture du riz en septembre. Deux villages, Mlomp et Kagnout, organisent également des luttes au mois de février. GroupesSur la rive droite du fleuve Casamance se situent : - Le Boulouf, peuplé du peuple Bluf Eblufayi en diola (singulier : Abluf) ou Ejugutayi)
- Le Fogny (en allant vers la Gambie), peuplé de Fognis Efogniayi en diola, Fogni Kombo et Efogniayi (singulier Afogni) avec une forte composante Manding.
- Le Kalunay (à l'Est du Boulouf) peuplé d'un melting-pot de Diola et de Manding Elunay (singulier Alunay)
- En Guinée-Bissau les Ejamat sont majoritaires.
- Sur le littoral de l'Océan Atlantique et dans les îles s'étend le pays des Blis-Karones dont les habitants sont appelés Eblinayi et Eronayi (singulier Ablin).
Dans le Fogny et le Boulouf le fond culturel baïnouk est présent. Les Baïnouks (ou Baynunks, singulier Abaynunk) vivent en symbiose avec leurs voisins diolas qu'ils ont souvent précédés sur leur sol. Diola et Baynunk deviennent de plus en plus synonymes. Sur la rive gauche du fleuve Casamance se situent : - Hulun, le pays des Elunayi (singulier Alun). C'est le pays de Brin à l'ouest de Ziguinchor.
- Le pays du roi Ayi ou Mofayi s'étend à l'ouest de Ziguinchor. Il comprend Enampor, Essyl et Séléki.
- Banjal pays des Banjal (singulier Abanjal). Chef-lieu : Banjal (Bandial).
- Séléki, pays des Elekiayi (singulier Aleki).
- A l'Ouest de Mofayi, un ensemble appelé pays des Flups ou Kasa.
- Huluf, habité par les Elufayi (singulier Aluf), est le pays voisin immédiat du village de Husuy (Oussouye).
- Eyun ou Sigana, habité par les Eyunayi (singulier Ayun), au sud de Husuy.
- Esulasu, habité par les Esulaluayi (singulier Asulalu), au nord de Husuy.
- Selhek, au sud-ouest de Husuy.
- Selhek, Huluf et Eyun constituent le royaume de Analufay.
- Le pays de Kabrus (Kabrousse) à l'ouest de Analufay, habité par les Ehelayi (singulier Ahel) ou habitants de Her.
- Jimbering (Diembéring), au nord de Kabrus, habité par les Ejuatayi (singulier Ajuat)
- Le pays des Ejamat, vers la frontière avec la Guinée constitue la limite sud du pays Diola. Ses habitants sont les Ejamatayi (singulier Engamât).
- Les îles appelées Batoghatabu (singulier Atoghat) dont les habitants portent le même nom.
Voir aussiArticles connexesAfrique | Gambie | Sénégal | Casamance | Groupes ethniques du Sénégal | Langues du Sénégal | Guinée-Bissau | Liste des groupes ethniques d'Afrique | EthnographieBibliographie - (en) Alice Joyce Hamer, Tradition and Change : A Social History of Diola Women (Southern Senegal) in the twentieth Century, Michigan University, 1983, 329 p. (Thèse)
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- (fr) Nazaire Diatta, Proverbes Jóola de Casamance, Karthala, 1998, 416 p. (ISBN 2865377180)
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- (fr) Michel Bokar Mballo, Les survivances des religions traditionnelles chez les chrétiens de l’époque de saint Augustin et chez les chrétiens diola kassa de la Basse Casamance, Dakar, Université de Dakar, 1985 (Thèse de 3e cycle)
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- (fr) Francis G. Snyder, L’évolution du droit foncier Diola de basse-Casamance (république du Sénégal) : étude d’anthropologie juridique des rapports entre les hommes et les terres chez les Diola-Bandial, Paris, Université de Paris I, 1973, 550 p. (Thèse de 3e cycle)
- (fr) Louis-Vincent Thomas, Les Diola. Essai d’analyse fonctionnelle sur une population de basse-Casamance, Dakar, IFAN, Université de Dakar, 1958, 821 p. (Thèse d’Etat publiée)
- (fr) Louis-Vincent Thomas, Et le lièvre vint : Récits populaires diola, Nea, 1982, 266 p. (ISBN 2723608301)
Filmographie - (de) Das Fest der Ringer. Bei den Diola im Südsenegal, téléfilm documentaire allemand de Essibyé Augustin Diatta et Ulla Fels, 1999
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